Entretien avec M. Leblanc-Barbedienne pour le Cercle Jean Mermoz – Souveraineté Technologique

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souveraineté technologique

10 juin 2024 par

Technologie

Monsieur Leblanc-Barbedienne bonjour, merci d’avoir accepté d’échanger avec nous sur la souveraineté numérique. Nous sommes de fervents lecteurs de Souveraine Tech et nous avons l’intime conviction que les idées ne suffisent pas dans la conquête de la souveraineté mais d’avoir les infrastructures techniques et technologiques nationales pour nous permettre d’être autonomes et compétitifs tout en regagnant la place qui fut la nôtre sur la scène internationale.

BLB

Question 1 : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs qui ne connaîtraient pas Souveraine Tech et son rôle ?

Souveraine Tech est un média d’influence créé il y a quatre ans dans le but d’assurer « la veille, la défense et l’illustration » de la souveraineté technologique française. Cela a commencé par une simple veille sur Twitter, puis le site Souveraine.tech a été lancé, puis une newsletter, puis des grands entretiens hebdomadaires (plus de 80 en ligne), puis une page sur Linkedin, et enfin un premier colloque sous patronage ministériel en septembre 2023 à Saint-Malo, et le prochain qui est en préparation, et qui aura lieu le vendredi 20 septembre face à la mer et au Fort national, tout un symbole. Souveraine Tech est encore aujourd’hui le seul média qui ait compris que la technologie était une question foncièrement politique, et que la souveraineté est constitutive du Politique. Souveraine Tech, c’est aussi une communauté qui représente globalement plus de 37.000 personnes sur les réseaux (chefs d’entreprise, universitaire, militaires, parlementaires, personnels des Services etc) aux yeux desquelles rien n’est plus important que la défense des intérêts supérieurs de la Nation.

Question 2 : La souveraineté technologique, un terme incompris. En préambule, pour nos lecteurs qui n’auraient pas connaissance du terme, pouvez-vous définir la souveraineté technologique ?

La proposition que nous maintenons quotidiennement face au renoncement ou à la compromission est la suivante : la France peut traverser son histoire technologique sans qu’un autre pays ne lui tienne la main ou ne la tienne en laisse. Au coeur de l’Europe et en bonne intelligence avec les autres vieilles nations qui la composent, notre pays peut et doit mettre son peuple souverain à l’abri du besoin, du danger et sans doute aussi de la médiocrité. C’est un sujet qui appelle mille nuances et mille précisions. Nous savons pertinemment la complexité du sujet. Mais au sortir d’une longue période de mondialisation idéologique dans le caddie de laquelle nous ont été vendues toutes sortes de produits de mauvaise qualité et de promesses fallacieuses, Souveraine Tech affirme matin, midi et soir, qu’il est du devoir de chaque nation d’assurer le bonheur ou la survie de sa communauté de destin, dans un monde de plus en plus hostile ou conflictuel. Des gens se passionnent en 2024 pour la question de savoir ce que signifie le terme souveraineté. Rendez-vous compte que leur bonheur est à portée de main pour la modique somme de 13,95€ (Le Petit Robert) ou 14,95€ (Larousse) ! On peut remonter au jurisconsulte Bodin, ou trouver que son discours a mal vieilli. Mais mis à part ceux qui sont payés pour ne pas comprendre cette notion (à laquelle l’ancien étudiant en droit public à Paris II Assas que je suis est particulièrement sensible), l’idée de souveraineté relève assez simplement, si vous voulez que nous convoquions une image, de la gestion « en bon père de famille » d’une nation et de son peuple. C’est le pouvoir de pouvoir, le privilège de la décision en dernier ressort. Mais, me direz-vous, la souveraineté technologique ? Eh bien il y a là une autre dimension intéressante. Personne ne parle de « souveraineté technique ». Nous utilisons à tort le terme technologique. Et c’est devenu une licence communément admise. Mais nous y avons perdu au change. La technologie, c’est en rigueur de termes, le discours (moral) logos, sur les outils et moyens (téchnê). En substituant le terme technique au terme technologique, nous nous sommes privés de la possibilité, comme du devoir moral, de considérer les outils d’un point de vue éthique. Et c’est assez parlant s’agissant de notre monde. Il faut agir, il faut optimiser, il faut innover. C’est pourquoi, dans mon esprit, évoquer la souveraineté technologique revient aussi à poser, avec la question de la dépendance technique, celle de la sujétion morale à certains choix de société plus ou moins imposés par des pays tiers. Nous devons maintenir notre course en fonction de nos propres valeurs morales et civilisationnelles. Un risque parmi d’autres tient au fait que l’outil pourrait demain devenir si puissant, par rapport à l’Homme, que ce serait soudain lui, le souverain, ce qu’à Dieu ne plaise. La question du rapport entre technologie et politique est certes centrale. Mais il en est une dont peu parlent, c’est celle de la technologie et du réel : la question de la noétique, de notre rapport au réel. Et voyez bien que cette frénésie de la contrefaçon, de la simulation, de l’augmentation, peut, ou non, plonger tout ou partie de l’Humanité dans une merveilleuse impasse. Nous devons sans cesse retourner au réel tangible pour ne pas perdre pied.

Questions 3 : Les enjeux concrets de la souveraineté technologique. Quels sont les enjeux concernant les IA en France, pourquoi avoir une IA française ?

Cette question emboîte presque parfaitement la précédente. J’aimerais préciser que je ne suis pas, loin s’en faut, expert en cette matière comme la plupart de mes congénères Cependant, j’observe que l’IA, c’est de la puissance de calcul. L’IA est « entrainée » à partir de tomberaux de données. Notre premier échec consiste à avoir laissé des entreprises américaines cultiver nos données massivement pour développer leurs intelligences artificielles. Là, nous sommes dans le technique. Du point de vue technologique, l’importance d’une IA française souveraine tient à la question de l’usage, des modalités, de la finalité. Bien, nous pouvons recourir à une certaine puissance de calcul. A quel service la plaçons-nous prioritairement ? Quel en sera la coût humain ? Quelles en seront les modalités d’usage ? Les externalités, positives, négatives ? C’est amusant de voir que la question morale, que nous avons mise à l’égout il y a deux siècles, revient sans cesse par toutes les canalisations. Nous devons nous montrer capables d’une réflexion qui sorte du domaine de la compétition. La devise olympique appelle les athlètes à aller « plus vite, plus fort, plus haut ». Une société saine devrait, en complément, exhorter chacun à aller « mieux ». Le progrès constitue un support matériel, une trame, un tuteur. L’incrémentation, le record pour le record, la réduction de tout au « numérique », tout cela est vain. Ce qui compte, c’est le progrès humain en tant que tel, c’est à dire une conquête liée à la qualité d’être humain, à l’intensité, à la densité, à la noblesse de sa vie. Si nous pouvions, en France, développer une intelligence artificielle qui témoigne de ce mouvement profond, ce serait une excellente chose. Bizarrement, dès que vous tenez un tel discours, il se trouve toujours quelqu’un pour vous traiter aimablement de réactionnaire ou de technophobe, quand vous vous êtes contenté de faire simple profession de philanthropie.

Un mot encore pour terminer sur cette question : ce qu’il est convenu d’appeler l’avénement de l’IA générative représente une bonne nouvelle pour les personnes mieux capable que d’autres en matère d’esprit, de “poésie” et de discernement. Ce sont des qualités qui manquent à l’IA et qui distingueront ceux qui la possèdent et que le succès de l’informatique avait peut-être relayés un peu vite à un rang accessoire ou exotique.

Question 4 : David contre Goliath – Pouvons-nous nous émanciper des GAFAM ?

Nous pourrions nous y employer, mais la place qu’ils occupent est devenue telle que cela prendra du temps. Et, surtout, cela passera par la considération suivante : On ne quitte un bien (ou ce que nous percevons comme tel) que pour un bien supérieur. Ce qui signifie que nous devons nous occuper de créer, pas de riposter. Mais cela suppose d’assumer ce que nous sommes sans vouloir complaire au monde. C’est exactement le genre de conseils que donnent les entrepreneurs qui réussissent : Arrêtez de copier, arrêtez de réagir, arrêtez de penser à ce que les autres pensent de vous. Soyez vous- même. L’Europe est pluri-millénaire. Elle possède plus de richesses qu’un lointain terrain de jeu conquis à la pelle, au pistolet ou au lasso par des garçons vachers en mal de sensations fortes ou d’horizons lointains. Ce dont nous devons nous émanciper aujourd’hui, c’est de notre mentalité d’esclaves, de suiveurs, de notre atlantisme béat, de notre tribut permanent à la puissance d’un pays tiré de la cote de l’Europe. Nous devons nous émanciper du fatalisme d’une vision qui nous rend, ab initio, insusceptibles de faire par nous mêmes sans répliquer ce que font les autres. L’Europe a simplement peur de sa puissance. Elle a peur d’exercer sa puissance, parce que ce serait mal. Alors elle édicte des lois pour montrer qu’elle est bien sage et studieuse.Qui peut encore douter de notre capacité intellectuelle, ent tant qu’Européens, à imaginer, à édifier, à porter au monde ? Mais nous devons aujourd’hui entreprendre une métamorphose de notre tempérament et nous affranchir de nos faux modèles, peut-être an réapprenant à aimer notre Histoire et à en assumer chaque dimension.

Question 5 : La ruée vers les données – Comment pouvons-nous protéger nos données (RGPD) et comment pouvons-nous nous protéger de ceux qui les utilisent ?

Je crois que nous avons atteint un degré tel de numérisation du monde que la question que vous posez appelle un constat douloureux. Nous vivons hélas une époque profondément et presque exclusivement marchande. Et tout ce que nous sommes, voulons, consommons, pensons, tout cela figure d’une manière ou d’une autre sur cette couche superposée à nos vies qui s’appelle Internet. Partout, la donnée est « captée » de votre lit d’hôtel jusqu’à vos courses en ligne. Comment imaginer protéger nos données sans nous soustraire de fait à cette nouveau mode de transaction ordinaire qui consiste troquer, noles volens le moindre service contre une poignée de données. Je suis gêné par le sujet, parce que, quoiqu’étant très attaché à l’amélioration technique de nos conditions de vie, je butte sur ce mur. Si vous vous arrêtez là, vous êtes immédiatement considéré comme un « techno pessimiste » ou un réactionnaire. A la vérité, je ne suis que conservateur, et je crains que nous ayons, au-delà de ce mur, bien plus à perdre qu’à gagner. Je vois se dessiner là un clivage politique bien plus consistant que le pauvre couperet droite / gauche : celui qui sépare d’un côté les gardiens de l’ordre naturel et de l’autre les partisans de la fuite technique en avant. C’est bien sûr caricatural, mais vous comprenez l’idée. Nous avons tous un peu l’air imbécile quand nous confessons devant nos enfants que nous n’avons pas la moindre idée de ce à quoi ressemblera le monde dans lequel ils vivront. On doit sans doute nous permettre d’être simplement préoccupés de ce fait, sans pour autant nous réputer hostiles à toute amélioration technique.

Question 6 : La souveraineté et l’indépendance – Qu’est-ce qui continuera de fonctionner en France si, pour une raison ou une autre, on n’a plus accès à Microsoft/Google ?

Votre question est fabuleuse ! J’aimerais y répondre par une pirouette. Tout et rien.

Tout, parce que nous avons poussé bien trop loin notre niveau de dépendance à ces entreprises dont la principale caractéristique est la capacité de répondre à des besoins croissants, de monter à l’échelle même du service attendu. Mais nous avons peut-être oublié qu’un hyperscaler, c’est aussi une entreprise capable de commettre des erreurs (ou des malversations), et donc des préjudices, à très grande échelle. La quasi totalité du CAC40 a fondé son système d’information chez ces mastodontes. Si du fait de quelque avarie accidentelle ou criminelle ils cessaient de fonctionner du jour au lendemain, que se passerait-il ? Pour être plus léger, je vous répondrais que 40 DSI iraient sans doute frapper à la porte de France Travail.

Et rien ! Parce que ces services représentent une sophistication souvent superfétatoire de nos échanges humains. Ce serait sans doute une pagaille pas possible. Mais nous nous en remettrions. Nécessité faisant loi, nous serions bien obligés de trouver d’autres moyens domestiques de nous tirer d’affaire et d’organiser le monde à nouveau. L’humanité a vécu des choses bien plus graves que le scénario que vous décrivez. Ce serait comme un « Great Reset », mais dans l’autre sens, n’est-ce pas ?

Nous occultons quotidiennement des besoins humains fondamentaux : le silence, l’espace, la création, la relation. Alors nous devrions pouvoir nous passer assez aisément de notre épais catalogue de faux besoins.

Question 7 : Nos armées numériques – Dans quelle mesure l’armée peut-elle se passer de logiciels outils étrangers ?

Nos armées s’efforcent depuis un moment de s’affranchir des logiciels américains. L’open bar Microsoft semble déjà loin. Je n’ai pas plus de visibilité que ça sur leur parc logiciel, mais je pense que de nombreuses initiatives existent pour établir l’activité des forces armées sur des solutions françaises. Et c’est une excellente nouvelle ! Je sais par exemple, puisque j’ai la joie et la chance d’avoir des fonctions chez Whaller, que cette solution collaborative souveraine en passe d’être qualifiée SecNumCloud auprès de l’ANSSI assure le fonctionnement d’une plateforme sécurisée dédiée aux familles des personnels militaires qui s’appelle Famille des Armées, et qui semble donner toute satisfaction à ses utilisateurs.

Quelles sont les alternatives nationales ?

Vous seriez surpris d’apprendre que pour chaque besoin satisfait par une boîte américaine ou chinoise existe une ou plusieurs alternatives françaises ou européennes tout à fait digne de comparaison. J’invite vos lecteurs à consulter ce site qui les répertorie intelligemment.

https://www.solainn-plateforme.fr/

Question 8 : Rage against the machine ? – En ce qui concerne l’industrie en général, à quel point sommes-nous dépendant de l’étranger ?

J’ai remarqué que les considérations sur le sujet étaient très fréquemment faites du même bois. Je vais vous donner un point de vue singulier avec lequel je n’ai encore trouvé personne pour être d’accord. L’industrie, en premier lieu, c’est le travail. Alors là, nous parlons usines, matières premières, relocalisations, très bien. Mais personne ne parle vraiment du travail en tant que tel. Nous sommes dépendants de l’étranger en cette matière, parce que dans ces pays, le travail payé au lance-pierre est un rouage même de l’industrie. Pourquoi croyez-vous que tous ces produits qui viennent de Chine sont si peu chers ? Alors quand on parle aujourd’hui de réindustrialisation, depuis un hôtel particulier, sous les lambris, et qu’on conçoit des discours pour donner envie au bon peuple de devenir ouvrier parce que l’industrie, ce serait la magie, moi que je pense que c’est élever la promesse au rang d’injure industrielle. Le jour où nous aurons conçu un modèle économique qui nous permettra de produire chez nous des produits de qualité sans avoir à réduire au maximum le coût du travail à l’origine de ces derniers, nous aurons fait un grand progrès. Plus personne ne se pose des questions de bon sens telles que : les produits que nous voulons à nouveau produire par nous-mêmes, est-ce que les ouvriers que nous paierons avec un coup de pied au derrière, un Bounty et un Coca pour les produire pourront seulement se les offrir ? Il faut lire Simone Weil sur ce sujet. Je me sens profondément attaché à la personne, et au lien organique qui lie les membres de notre peuple, ce qui m’incite à penser que la production manufacturière, c’est bien, mais que la poursuite de la félicité personnelle et collective, c’est infiniment mieux. Allez, et si nous parvenions à les équilibrer ?

Question 9 : En France nous n’avons pas de pétrole, mais on a du nucléaire et des idées. Décentrons la réflexion à l’échelle de l’énergie et de l’autonomie énergétique, en quoi la souveraineté technologique peut-elle être importante dans la production d’énergie ?

Quels sont les besoins fondamentaux de nos sociétés ? Nous nourrir, nous protéger, alimenter nos propres algorithmes et faire fonctionner nos machines. Souveraineté alimentaire, défense, souveraineté numérique, souveraineté énergétique. J’ai observé comme vous la manière dont l’opinion publique a pivoté sur la question de l’énergie nucléaire. Elle avait mauvaise presse parce que nous ne l’appréhendions que sous l’angle mensonger de l’impact environnemental. Si j’en crois les experts, la radioactivité est un phénomène propre à la planète entière et il me semble également que nous sommes vous et moi, certes dans des proportions inoffensives, radioactifs. Nous avons pris conscience en quelques dizaines d’années que le plus grand danger qui nous menaçait, était de nous trouver sous la coupe de fournisseurs d’énergie étrangers, quand bien même nous avions le génie et les ressources matérielles pour fournir très durablement notre pays en énergie, et une énergierie dont nous savons depuis, par ailleurs, qu’elle est bien plus “propre” que toutes les autres.

Question 10 : Les outils digitaux dans l’administration – Comment se fait-il que toute l’administration utilise dogmatiquement la suite Office 360 de Microsoft alors qu’elle pourrait utiliser des logiciels libres ou (mieux encore) des solutions françaises ?

Les choses sont en train de changer. Une vieille génération de DSI est en train de passer la main. On leur doit ces achats de complaisance ou de facilité. “Vous comprenez, c’est américain, ça marche bien, et ils vont nous offrir des licences bla-bla-bla.” On ne peut pas les blamer. Ils ne savaient pas alors beaucoup de choses que nous avons apprises depuis. Aujourd’hui, fonctionnellement, il n’est aucun service logiciel que les Français ou les Européens ne soient en mesure de fournir à compétences techniques égales avec ceux que proposent les entreprises américaines. A mon sens, le libre et le propriétaire sont les deux jambes d’une France qui marche. Mais un sujet dans lequel nous sommes terriblement mauvais, c’est le marketing, sans parler du service client. La commande publique est fondamentale, mais peut-être que l’écosystème du logiciel « souverain » doit aussi apprendre à vendre de manière plus efficace. Et cela passe probablement par une consolidation du marché. Trop de petits acteurs font rigoureusement la même chose.

Question 11 : Les solutions à mettre en place – Quelle politique mener pour parvenir effectivement à la souveraineté technologique ?

Vous voulez dire “quels politiques”, n’est-ce pas ? Les bonnes politiques sont le fait d’hommes bons. Autrement, on verse dans la technocratie, et chacun voit bien le résultat que ça donne. Il nous faut susciter une génération trempée dans l’acier anodisé du service de la nation. Ce qui nous préviendra de la corruption morale et financière ainsi que des dérives égotiques des petits chefs markétés et sous influence.

La souveraineté technologique est une ambition. C’est une obligation de moyens. C’est tout sauf une fin, parce que nous vivons dans un monde d’interdépendances, ce qui est d’ailleurs assez sain au plan humain. Mais nous sommes loin du compte ! Nous avons accepté de remettre les clefs de la Maison France dans de nombreux domaines, et tout particulièment s’agissant de nos outils et de nos moyens. Nous devons aujourd’hui nous donner des chefs qui soient intellectuellement capables d’aller les reprendre, et moralement dignes de les recevoir. Vous connaissez du monde qui correspond à ce profil ?